La Maison de Bernarda Alba, œuvre intemporelle de Federico García Lorca, aborde des thèmes comme le patriarcat, le contrôle social et la répression des désirs. Au centre de ce drame, Bernarda Alba, une mère autoritaire, impose un deuil strict à ses filles après la mort de leur père, créant un huis clos oppressant où son autorité symbolise un pouvoir patriarcal étouffant. La pièce reflète les oppressions silencieuses que subissent les femmes, piégées dans des structures sociales rigides, et met en lumière leur lutte pour se libérer.
Dans une interprétation contemporaine, six comédiennes issues de divers horizons insufflent une énergie unique à cette histoire, incarnant la souffrance, la colère et l’espoir de femmes aspirant à la liberté. Leur diversité donne une résonance universelle à la quête d’émancipation, faisant de La Maison de Bernarda Alba un écho puissant de la lutte contre l'oppression patriarcale. Chaque regard et chaque silence devient un cri pour une liberté inextinguible, pour un monde où les femmes pourraient, ensemble, trouver leur propre voix.
J'ai choisi de mettre en scène La Maison de Bernarda Alba parce que, dans cette histoire, j'ai retrouvé une partie de mes racines, aussi complexes que les relations entre les personnages de Lorca, qui résonnent à chaque page. Les images de mon enfance, faites de vieilles maisons, de femmes fortes et silencieuses, de secrets murmurés entre les murs domestiques, s'entrelacent avec celles évoquées par le dramaturge espagnol.
Il y a quelque chose de profondément familier dans cette maison étouffante, dans ces femmes confinées à un rôle passif, dans cette explosion finale de rage et de désespoir. C'est comme si Lorca, magnifique poète ancré à sa terre, à sa tradition andalouse et méditerranéenne, avait couché sur le papier un fragment de son histoire mais aussi de la nôtre, de l'histoire de nos familles, de l'histoire de nos grands-mères, de nos mères, de nos sœurs.
Cette mise en scène sera pour moi un moyen de rendre hommage aux femmes de ma famille, à ces femmes fortes et courageuses qui ont marqué ma vie. Ce sera une manière de leur dire merci, de célébrer leur beauté, de reconnaître leur sacrifice et de veiller à ce qu'il ne soit pas vain.
Les questions soulevées par Lorca ne sont pas uniquement celles d'une époque révolue, mais dépassent les frontières géographiques et culturelles. La lutte pour l'émancipation féminine, la violence domestique, le poids des traditions, sont des sujets toujours d'actualité. C'est là que réside la grandeur de ce texte terrible et lumineux, car, comme tous les classiques, il nous lit à l'intérieur. Aussi, et surtout, dans ce qu'il y a de plus sombre en nous et dans notre société
Niccolò Scognamiglio
Marcelle Basso Boccabella - La Poncia
Brigitte Cirla - Bernarda Alba
Cécile Grosjean - Martirio
Laurence Landra - Angustias, Domestique
Guia Scognamiglio - Magdalena
Camille Thibaud - Adela, Maria Josefa
Niccolò Scognamiglio - Adaptation et mise en scène
Marco Becherini - Chorégraphie
Sonia Mikowsky - Scénographie et costumes
Julien Tribout - Scénographie et costumes
crédit photos : Hovo Hakobyan
Il est formellement interdit de collecter et d'utiliser les informations disponibles sur le site à des fins commerciales. Cette interdiction s'étend notamment, sans que cette liste ne soit limitative, à tout élément rédactionnel figurant sur le site, à la présentation des écrans, aux logiciels nécessaires à l'exploitation, aux logos, images, photos, graphiques, de quelque nature qu'ils soient.